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8 photographes inspirants pour une communication vidéo plus efficace

règle des tiers en communication vidéo

Personnellement j’aborde la réalisation vidéo comme une rencontre de différents arts, de différents moyens d’expressions.

Que ce soit la peinture, la photographie, l’art de raconter une histoire ou le travail du son : chacune de ces disciplines peut se croiser d’une manière ou une autre et être un formidable outil pour servir la vidéo de communication.

Si l’on comprend les concepts de langage et de communication dans ces disciplines, on peut les transposer et les utiliser en communication vidéo.

Aujourd’hui je souhaite vous partager l’univers du cadrage en photographie, qui peut totalement s’appliquer en vidéo car n’oublions pas que la vidéo reste une succession de photos à laquelle on ajoute une bande son.

Nous allons voir dans cet article des photos de Joel Meyerowitz, Robert Frank, André Kertész, Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, Bruce Gilden, Barbara Crane et Sebastião Salgado.

Avant d’être vidéaste j’ai fait de la photo argentique en différents formats et il est certain que le plaisir, la créativité et toutes les expériences que j’ai vécues en photo me servent tous les jours lors de mon travail de communication vidéo pour les entreprises.

J’ai également passé beaucoup de temps à me plonger dans la peinture, analyser des tableaux qui m’émouvaient et je vous invite à lire cet article sur s’inspirer des grands peintres pour votre production vidéo.

1. Utilisez les symboles du décor

En reportage photo ou « street photography », ce qui est passionnant c’est d’utiliser les éléments qui vous entourent pour les détourner et les transformer en réels éléments de langage dans votre communication visuelle.

Il suffit de garder l’esprit ouvert et disponible pour utiliser tout symbole visuel qui pourrait servir le message de votre réalisation vidéo.

Cette sensation de liberté est magique : la liberté de choisir un certain angle de vue à un instant « t » particulier pour faire coïncider les choses sous un certain prisme et communiquer ainsi un message avec une intention particulière.

C’est de cette approche dont je souhaite parler ici comme source d’inspiration au travail de réalisation de vidéo de communication.

Joel Meyerowitz

Sur cette photo de Joel Meyerowitz, rien de compliqué techniquement et pourtant la simple idée de ce cadrage permet de déguiser l’hôtesse d’accueil et de la métamorphoser.

L’image interpelle, suscite immédiatement une attention particulière.

Elle nous transporte subitement dans un imaginaire de science fiction, de robots futuristes, et pourrait très bien faire partie d’un épisode de « la 4ème dimension (The Twilight Zone) »…

Rayny day – André Kertész – Tokyo 1968

Dans la même idée de simplicité technique, ici André Kertész s’amuse avec le décor et on a l’impression que cette flèche au sol a été spécialement dessinée pour un scénario de film car une histoire semble se tramer ici avec ces parapluies qui convergent vers une destination indiquée mais qui reste inconnue pour le spectateur.

Joel_meyerowitz_kiss_me stupid

Quoi de plus emblématique comme dernier exemple d’utilisation du décor que de vous montrer cette photo de Joel Meyerowitz.

Ici c’est carrément le titre de la photo qui est inscrit dans le décor et qui forme une parfaite harmonie avec l’action captée par le photographe.

Comme une impression de rêve prémonitoire, comme si tout tombait à pic…

2. Le cadre dans le cadre

Créer un cadre dans le cadre va donner un point de vue, va guider le regard vers ce que l’on souhaite.

Trolley in New Orleans, 1955. Photo by Robert Frank

Dans ce cliché de Robert Franck, Le wagon encadre les passagers, et chaque fenêtre crée un cadre supplémentaire.

Ce qui crée une impression de « vies qui défilent » : de personnes qui défilent horizontalement sur la course du temps comme une suite de photos sur une pellicule ou un film cinématographique.

Henri Cartier-Bresson – Seville, Spain (1933)

Ici le choix du cadre dans le cadre semble être la clef de compréhension de l’image.

Ce mur littéralement troué est une véritable fenêtre sur une certaine réalité, une certaine génération.

Si on imagine la même photo prise sans ce cadre on verrait une rue avec des décombres mais le fait de placer le spectateur à travers ce mur est très symbolique.

Ce mur déchiré peut être un pays déchiré, une population déchirée.

Mais en contraste les enfant s’amusent et rient, il y a peut-être cette envie consciente ou inconsciente de Cartier-Bresson de communiquer l’insouciance des enfants, le fameux instant présent qu’ils arrivent à vivre même lorsque les murs de leur pays seraient déchirés par la mitraille…

3. Guider le regard par la composition

Henri Cartier-Bresson – Simiane-La-Rotonde, France (1969)

En occident, nous sommes habitués à lire un texte de gauche à droite et nous appliquons cette même habitude de lecture lorsque nous découvrons une image.

Sur cette photo le regard est totalement guidé, on commence par les 2 filles en haut à gauche, la fille de droite tend le bras et montre vers la droite, on regarde les chiens et l’homme appuyé contre le mur puis on redescend vers les 2 garçons au premier plan.

Faire voyager le regard du second plan au premier plan avec autant de fluidité donne beaucoup de profondeur à l’image.

Et on a également une répétition de concept : le 2

2 filles, 2 chiens, 2 garçons et il semble que l’homme en haut à droite contre le mur soit accompagné d’une autre personne que l’on devine.

Sur ce cliché de Cartier Bresson on voit clairement les lignes directrices qui font voyager notre regard dans l’image, qui le guident et racontent une histoire à elles seules.

Le fait de guider notre regard par la composition en le faisant passer du second plan au premier plan de l’image permet de donner une grande profondeur à la photo.

4. Faire converger les lignes directrices

(Dans un train, Roumanie, 1975, Cartier-Bresson)

Sur cette composition, les lignes directrices se croisent et amènent le regard sur le visage de cette femme.

Faire converger des lignes permet d’attirer le regard du spectateur comme un aimant, à l’endroit où les lignes se croisent.

5. La Règle des tiers – lignes et points de force

On ne peut pas parler de composition et de cadrage sans aborder la fameuse règle des tiers et les lignes et points de forces qui en découlent.

L’idée est de diviser la verticalité de votre image en 3 parties égales et l’horizontalité de votre image en 3 parties égales, et se servir des lignes créées comme repères pour réaliser votre cadrage, votre composition.

Pourquoi diviser l’image en 3 et pas en 4, 5, 6 ou 2 ?

Je n’ai pas la réponse, le chiffre 3 est entouré depuis des millénaires d’une certaine capacité à organiser et exprimer des concepts universels de synthèse et exprimer le TOUT :

  • les trois formes de la matière : solide, liquide, gazeux,
  • les trois dimensions,
  • le passé, le présent et l’avenir,
  • les trois couleurs primaires (bleu, jaune et rouge),
  • les trois règnes de la nature : minéral, végétal, animal.
  • la naissance, la vie et la mort,
  • la pensée, la parole et l’action,
  • la thèse, l’antithèse et la synthèse
  • etc….

Bref tout ça pour vous dire que l’utilisation des tiers n’est pas un hasard…

Sur ce portrait de Sebastião Salgado on voit clairement que les yeux sont situés exactement sur le 1er tiers du cadre, il en résulte un équilibre que je trouve puissant.

Extrait d’une vidéo de Renaud Conti (BOREALE VISION) – « Couple en mer » (2020)

Les points de force correspondent à l’intersection des lignes des tiers.

Ces points confèrent une force et une stature étonnante aux détails, objets, personnes que vous placerez sur ces points lors de votre composition.

L’équilibre de l’image se mettra au service de ce que vous aurez placé sur ces points.

6. Inscrire l’espace temps dans la composition

(Enterrement Shinto_Cartier_Bresson)

Un cadrage bien réalisé peut permettre de synthétiser un mouvement ou un concept avec un seul plan.

Cette photo est remplie de mouvement, on voit ces femmes tourner, former un cercle et chaque visage raconte une partie du message à un instant « t » particulier.

Une suite chronologique d’émotions.

Il semble que cette photo est plus qu’une photo mais plutôt une séquence vidéo tellement le mouvement et l’impression de temps qui s’écoule sont présents.

Ce type de plan est très intéressant dans une communication vidéo qui doit rester courte et efficace : cela permet de créer rapidement une atmosphère particulière et de communiquer une multitudes d’informations en très peu de temps.

7. La géométrie : un langage pour communiquer et guider le regard

J’ai toujours trouvé cette photo de Cartier Bresson très intéressante concernant les lignes directrices.

Pourquoi ? car il y en a PARTOUT !

Les lignes sont dessinées par l’architecture du lieu, les arbres, les ombres… Tout ce qui peut faire office de ligne directrice est utilisé.

Il en ressort une atmosphère intéressante où les lignes convergent vers ces 3 groupes de 2 personnes (on reste dans l’univers de la géométrie et des chiffres chez Cartier Bresson…)

cartier_bresson_Hyères, France (1932)

Ici, les courbes dessinées par la rue et la rambarde accentuent l’impression de vitesse du vélo.

ça tourne, ça tourne, ça tourne…..

Cartier_Bresson – Siphnos, Greece (1961)

Cette photo pour vous montrer une fois de plus comment utiliser la géométrie qui nous entoure pour faire converger les lignes vers le sujet principal de votre histoire visuelle.

Cela peut avoir un gros impact dans une communication vidéo pour guider rapidement le regard du spectateur vers ce que l’on souhaite communiquer.

Joel Meyerowitz, New-York, 1975, courtesy Polka Galerie

Sur cette photo, je souhaite vous montrer à quelle point la composition peut amener une sensation particulière au spectateur.
Dans cette composition, plusieurs lignes directrices poussent le regard du spectateur à faire un parcours qui crée une boucle.

On passe ainsi des 2 personnes quasiment au centre de l’image aux 2 femmes sur la droite, puis aux 2 ombres de personnes sur ces femmes et enfin on remonte vers les 2 premières personnes.

Personnellement cette photo me fait penser à l’idée d’équilibre instable : l’équilibre bancal, en mouvement, ce qui crée une impression unique.

À noter qu’il y a également une répétition du chiffre « 2 » dans la composition.

8. Choix de formats

Les dimensions et proportions d’une image changent totalement l’équilibre de l’image et donc les jeux de compositions et de cadrages.

Selon le résultat souhaité et le type de projet vous pouvez choisir un format plus ou moins « allongé » ou bien un format carré.

Par exemple ce clip de Aldous Huxling « Fixture picture » est presque carré, ce qui apporte un équilibre particulier, une impression particulière.

9. Comment se placer : histoire de proximité

Savoir où se placer c’est choisir où vous souhaitez placer votre spectateur par rapport à l’histoire qui se déroule dans le plan vidéo :

Pour ce sujet je vais vous parler tout d’abord de Robert CAPA qui était principalement photographe de guerre et qui disait : « si mes photos ne sont pas assez bonnes c’est que je n’étais pas assez près (de la scène à photographier) »…

FRANCE. Normandy. June 6th, 1944. Landing of the American troops on Omaha Beach.

Robert Capa, tenait à photographier les scènes de guerre avec le plus de proximité possible pour documenter au mieux ces instants.

Grâce à cette approche de Capa, le spectateur de la photo a l’impression d’être l’un des soldats de ce débarquement de Normandie.

Yakuzas – Tokyo 1998 – Bruce Gilden

Bruce Gilden est un photographe de rue qui aborde très intrusivement des personnes dans la rue avec son appareil photo dans la main droite et un flash déporté dans la main gauche.

Ce qui est étonnant lorsque l’on voit ses photos c’est la proximité avec les sujets qu’il photographie : il est vraiment prêt des sujets avec un grand angle.

Le spectateur est au milieu de l’action, il y participe presque.

« Private views » de Barbara Crane est un livre que j’ai parcouru plusieurs fois car les angles de vues choisis par Barbara Crane sont très intéressants : beaucoup de proximité et d’intimité sont communiquées dans ces clichés.

10. Jouer avec les valeurs de plan

Salgado – whale tail

On peut rentrer dans l’infiniment grand et l’infiniment petit par exemple à chaque fois que je te retombe sur cette photo de Salgado, je ne peux pas m’empêcher pendant la 1ère seconde de voir des pétales de fleur, ou en tout cas, quelque chose de végétal.

Et en fait c’est bien plus gros que des pétales…

Jouer avec les valeurs de plans peut sous-entendre beaucoup de choses, peut faire passer des messages très subtils.

Conclusion – Améliorer votre communication vidéo en restant curieux et en vous s’inspirant

Utiliser ces techniques en communication vidéo permettra de mieux guider le spectateur, de lui communiquer un message plus clair, plus simple à comprendre et plus agréable à regarder.

Le spectateur se sent guidé dans sa lecture de l’information.

Nous sommes à une époque où nous avons facilement accès au travail de grands photographes, peintres, vidéastes.

Et pouvoir s’inspirer de leurs travaux, de leurs approches, de leurs visions est extrêmement précieux à mes yeux, c’est un héritage accessible à tous.

Ce sont des rencontres artistiques : on rencontre un peu les artistes à travers leur travail.

Et tout ceci représente un savoir qui traverse le temps et qui peut initier, enrichir, passionner, inspirer tous ceux qui prennent le temps de ces rencontres…

BOREALE VISION : Communication vidéo dans le Var (83),

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